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Lobbying
Die Vorräume der Macht
Les antichambres du pouvoir
06.06.2014, Universität Bern
Organisation: Gisela Hürlimann, André Mach, Anja Rathmann-Lutz, Janick Marina Schaufelbuehl
Version française. La journée annuelle de la Société suisse d’histoire économique et sociale aura pour objet l’histoire du lobbying et des groupes d’intérêt en Suisse. Les concepts de «lobbys», de «groupes de pression» ou de «groupes d’intérêts», recouvrent une grande diversité de réalités. Dans une définition large, ils renvoient à l’existence d’une entité cherchant à représenter les intérêts d’une partie de la société auprès des autorités publiques. Alors que le terme de lobbying apparaît dans les années 1830 aux États-Unis, des associations chargées de défendre les intérêts corporatifs existaient déjà au Moyen Âge, et, avec le développement de l’État moderne dès le 18ème siècle, les groupes d’intérêts jouent un rôle de plus en plus important. Les mouvements sociaux ainsi que les nouveaux mouvements sociaux qui apparaissent durant la deuxième moitié du 20ème siècle participent également à ces tentatives de prise d’influence organisée sur les processus de décision politique et économique.
Le contexte helvétique, marqué par une certaine tradition d’auto-organisation des acteurs privés et par un Etat central faible, a favorisé la formation de groupes d’intérêt puissants, en termes de membres ou sur le plan financier. Ceux-ci sont devenus des acteurs centraux de la société helvétique, tant sur les plans économique, politique que social. Les principaux groupes d’intérêts, notamment les associations économiques faîtières fondées à la fin du 19e siècle, mais également des groupes plus sectoriels, sont généralement considérés comme des acteurs particulièrement influents sur le contenu des politiques économiques et sociales.
On peut distinguer différentes formes de prise d’influence sur les processus de décision politiques. Les groupes d’intérêts peuvent avoir développé des rapports institutionnalisés avec les autorités sous la forme de collaborations stables avec l’administration, de commissions d’experts, leur garantissant ainsi un accès favorable pour la définition de certaines politiques publiques. D’autres groupes ont développé des stratégies et des relations avec l’Etat très différentes caractérisées par des rapports plus conflictuels avec l’Etat, sous la forme de mobilisation de leurs membres pour de manifestations ou de recours aux instruments de la démocratie directe, sans accès formalisé au processus de décision.
Parmi les nombreux exemples, on peut évoquer les organisations patronales, les organisations de consommateurs, le mouvement des femmes, les requêtes écrites avant le 19e siècle, les corporations, le mouvement des handicapés, l’industrie pharmaceutique, etc. Cette thématique encore peu étudiée en Suisse sera abordée dans une perspective interdisciplinaire, en incluant aussi bien des études historiques que des travaux de science politique. L’analyse peut aussi bien porter sur la formation/émergence de ces groupes, sur leur organisation et fonctionnement ainsi que sur les stratégies développées afin d’influencer les autorités publiques.
Deutsche Fassung. Die SGWSG hat die Geschichte des Lobbying und der Interessensvertretung zum Thema ihrer Jahrestagung 2014 gewählt. Die Konzepte «Lobby/Lobbyismus» und «Interessengruppe» decken ein vielfältiges Spektrum historischer Realitäten ab. Gemäss einer weiten Definition weisen sie auf das Vorhandensein von Gruppen hin, die partielle gesellschaftliche Interessen gegenüber Obrigkeit und Behörden zu vertreten versuchen. Obwohl der Begriff des Lobbying erst in den 1830er Jahren in den USA aufkommt, existieren Vereinigungen, die beispielsweise Standes- oder Verbandsinteressen vertreten sollen, schon im Mittelalter. Im Zuge der Entwicklung des modernen Staates seit dem 18. Jahrhundert spielen solche Interessengruppen eine immer wichtigere Rolle. Auch die neuen sozialen Bewegungen, die in der zweiten Hälfte des 20. Jahrhunderts entstehen, versuchen, in organisierter Form Einfluss auf politische und wirtschaftliche Entscheidungsprozesse zu nehmen.
Der schweizerische Kontext, der sich durch eine gewisse Tradition der privaten Selbstorganisation sowie durch einen schwachen Zentralstaat kennzeichnet, begünstigte Entwicklung mächtiger, finanz- und mitgliederstarker Interessengruppen, die in wirtschaftlichen, politischen und sozialen Bereichen zu zentralen Akteuren innerhalb der schweizerischen Gesellschaft wurden. Die Hauptinteressengruppen, insbesondere die Ende des 19. Jahrhunderts gegründeten Dachverbände der Wirtschaft, aber auch bereichsspezifischere Gruppen, gelten als einflussreiche «player», wenn es um die Gestaltung der Wirtschafts- und Sozialpolitik geht.
Die Formen der Einflussnahme auf politische Entscheidungsprozesse sind unterschiedlich. Manche Lobby-Gruppen haben institutionalisierte Verbindungen zu den Obrigkeiten entwickelt, indem sie dauerhaft mit der Verwaltung zusammenarbeiten oder in Expertenkommissionen mitwirken und sich so eine privilegierte Mitwirkung bei der Definition bestimmter Probleme und Politiken sichern.
Andere Einflussgruppen interagieren auf einer stärker konfliktuösen Ebene mit dem Staat, etwa indem sie ihre Mitglieder für Demonstrationen mobilisieren oder auf die Instrumente der direkten Demokratie zurückgreifen, ohne über einen formalisierten Einfluss auf den Entscheidungsprozess zu verfügen.
Aus den vielen möglichen Beispielen seien hier die Arbeitgeberverbände und Konsumentenvereinigungen, die Frauenbewegung, Eingaben und Bittschriften der Vormoderne, die Zünfte, Behindertenverbände, Branchenverbände, aber auch die Branchen selber (Pharmaindustrie z.B.) genannt. Das in der Schweiz bislang wenig bearbeitete Thema des Lobbying soll in einer interdisziplinären Perspektive erforscht werden, in der sowohl geschichts- als auch politikwissenschaftliche Zugänge Platz haben. Tagungsbeiträge können das Aufkommen und die Herausbildung von Interessegruppen, ihre Organisation und ihre Funktionsweise untersuchen oder auch ihre Strategien, um die politischen Prozesse zu beeinflussen.